Je m’incline souvent
devant la figure unique
d’un jeu de feuilles et de branches

la maigre cicatrice de l’écorce
le nœud dans le bois dur
l’arbre n’échappe pas à sa souffrance
il n’est rien d’autre que lui-même

avec la longue respiration des saisons
il regarde par les yeux du vent

de ses racines
et de l’anneau des années
il ignore tout

et je m’incline encore
pour écouter son voyage immobile

— Hélène Dorion, Mes forêts